Zoom sur l’électroculture

Un habitant du Cher a mis en place une autre manière de jardiner : l’électroculture. En effet, il utilise l’électricité pour faire pousser son potager. Le concept vous intrigue ? Laissez-nous éclairer vos lanternes !
L’électricité booste les cultures
Arnaud Colombier, habitant de Poisieux dans le Cher, est un gérant de société parmi d’autres. Sauf que depuis sept ans, il fait des recherches pour inventer une nouvelle façon de faire pousser les fruits et légumes. Il a mis en place un atelier pour fabriquer des appareils électroniques et les utiliser pour injecter de l’électricité directement dans la terre et ainsi faire fructifier son potager.
L’idée lui est venue des recherches de Benjamin Franklin, et il a pu la développer à l’aide des technologies actuelles dans sa serre : générateurs, panneaux solaires et électrodes.
En effet, l’inventeur du paratonnerre a pu observer en 1752 que les plantes aux pieds des paratonnerres poussaient mieux que les autres, et en a déduit que l’électricité avait un effet sur les plantes. Des recherches furent conduites au 18ème et au 19ème siècle, mais elles furent abandonnées lorsque l’engrais chimique fut développé.
En pratique, comment ça marche ?
Arnaud équipe ses jardinières d’un montage particulier : deux plaques métalliques servant d’électrodes sont installées de part et d’autre de la jardinière. Ce dispositif est connecté à un générateur, lui-même alimenté par un panneau solaire. Le tout crée un champ électrique d’une micro-puissance dans la terre.
Le jardinier ingénieux a comparé le développement des végétaux plantés dans des jardinières équipées et ceux plantés dans des jardinières classiques, avec les mêmes conditions météorologiques et nutritives bien sûr, et a constaté 30 à 50% de développement supérieur pour les végétaux en électroculture, ainsi qu’une qualité des fruits et légumes meilleure.
« C’est grâce à mes expérimentations que j’ai établi les concepts et les limites d’utilisation de cette technique. Je n’ai pas suffisamment de compétences en biologie pour expliquer ce que j’observe dans le métabolisme des végétaux, mais les résultats sont sans appel« , affirme Arnaud Colombier. « Aujourd’hui, j’ai un modèle qui marche bien et j’ai mis au point une série d’appareils facile à installer dans des potagers, pour stimuler une surface de 5 m² à plus de 500 m² ».
Faire connaître l’électroculture
Il continue aussi l’expérimentation dans la moitié de son jardin de 600 m2, et peut donc comparer sur la durée la vitesse de croissance, la taille des plantes, et leur rendement.
Arnaud souhaite en effet faire connaître l’électroculture et la diffuser largement auprès des maraîchers, horticulteurs bio et pépiniéristes car cela leur permettrait d’augmenter leur rendement avec un faible investissement.